Exposition suivie de création
Aller voir des expositions permet de se confronter aux professionnels de l’art, ceux qui ont exalté leur créativité.
Dans ces moments-là, il n’y a plus de limite, les espaces qui leur sont proposés sont grandioses, les œuvres sont mises en valeur, l’artiste est. Dans un élément qui donne toute liberté à son expression.
Je prends l’exemple d’une exposition que j’ai visitée il y a peu. Elle se nomme Couleur en Fugue à la fondation Louis Vuitton. Le travail autour de la couleur des différents artistes est une source d’inspiration exceptionnelle, ils travaillent la couleur comme élément vivant et expressif.
Comment transformer la joie de découvrir ces œuvres en une source infinie d’inspiration ?
Reprendre le chemin de l’atelier est se poser devant une humilité afin de laisser la place à ce que doit sortir. Certes les œuvres de l’exposition mettent la pression sur une volonté de résultat mais progresser est le chemin de l’artiste.
Ce développement par la confrontation est la preuve que le monde n’est qu’une source de poésie sans fin. L’excitation que donne la rencontre avec l’artiste exposé me procure une montée de créativité et une fulgurance.
Cette soif est magnifique.
Pourquoi cette faim s’exprime-t-elle avec autant de puissance lors de ces visites d’expositions ?
L’énergie des œuvres y est sûrement pour quelque chose, les lieux articulent les œuvres et les exposent avec grâce. Tout est fait pour que la magie opère.
Dans cette volonté de créer, je me positionne et ambitionne à mon niveau de me laisser inspirer par ce que j’ai vu.
Se confronter à cet élan, à cette vigueur avec cette œuvre accessible grâce à ce lien.
Quelque chose à révéler
La position devant la nouveauté en dit beaucoup sur la façon d’appréhender le mystère et le changement. L’art donne un fil conducteur à cela car il oblige, contraint, dirige, éloigne.
Une exposition de Mondrian peut amener vers une réflexion intense, son parcours est le symbole d’un changement perpétuel, d’une instabilité mise à l’épreuve jusqu’à trouver sa définition de l’ultime.
Ainsi la parole, comme cet écrit, est-elle de trop ?
L’œuvre n’a pour vivre que le besoin du regard de l’autre, tout le reste n’est-il pas en trop ?
Tant de questions pour finalement rester de marbre, en émoi, subjugué devant une œuvre.
Cette sensibilité offre de multiples variations qui fascinent depuis la nuit des temps.
Le parallèle avec le yoga est flagrant, ces poses toutes en douceur et force, en légèreté et rigueur pointent l’attention vers soi. L’art fait de même, il braque ce qui gêne, il laisse circuler la colère et ouvre à la liberté.
La peinture, la photographie, la sculpture et autres médiums sont des symboles de la puissance immobile qui pousse à aller chercher au-delà des conditionnements, des réflexes, des gouvernances personnelles, la joie de proposer son art.
Les mots, influencent-ils le regard de découverte ? mettent-ils mal à l’aise ?
Je le découvre, je le perçois. L’œuvre pilote le promeneur alors que les mots figent.
Il n’y a qu’à battre en retraite et revoir sa position. Se confronter à l’analyse fine du regard de l’autre est un cadeau qui n’a pas de prix, certes chaque stature est à remettre en cause et en même temps écouter est essentiel.
Les erreurs sont à faire, se tromper pour apprendre agite la création.
Les choix faits sont des propagandes, naviguer dans ses propres illusions est le chemin vers les erreurs.
Aller à l’inverse, fuir devant le texte pour se réfugier dans cette œuvre, la découverte se fait grâce à ce lien.
Un point à éclaircir
Dans la lueur d’un soir de printemps, il y a un éclat nouveau et une sensation de pause. C’est dans ce moment-là que l’inspiration prend un élan des plus forts, comme une renaissance de lumière.
Et c’est là que la prétention de l’artiste prend la place, décrit ce qu’il vit comme quelque chose de magnifique, que sa création est au centre de sa vie, que sa diffusion est sans équivoque. Tout ceci n’est qu’une stratégie pour faire monter l’intérêt, pour se montrer alors que l’essentiel du travail de l’artiste est de produire des toiles.
L’intérêt qu’il y a à diffuser son travail sur les réseaux sociaux semble superflu, malgré cela, il est important pour l’artiste de propager son art, ses peintures et la manière dont il le fait.
C’est une étape dans la carrière d’artiste, se confronter à l’oreille des clients. Les critiques, les louanges seront utiles pour progresser et pour reformuler le besoin ultime, la création.
Devant sa mission
Une idée gravite autour de la toile, elle pollue la création dans une volonté de refaire la même chose, éternellement la même chose. La peur peut amener à copier, à retracer les mêmes traits, à penser aux mêmes réflexes. Il y a dans cette attitude de la sûreté, une valeur sûre.
Comment se détacher de cette fatalité ?
Je me rends compte que l’artiste a une mission à suivre, à respecter et à vivre.
Cette vocation est juste, c’est le travail d’une vie pour la suivre.
De forts moments de doute, de joie seront le parcours vers cette mission.
Que nous dit cette mission ?
Elle parle de la relation qu’a l’artiste avec son art, sa volonté suprême de créer, de s’exprimer avec son médium. C’est comme un sacerdoce, comme un chemin de croix.
Le respect de cette mission permet à l’artiste d’être en phase avec ce qu’il a à montrer au monde. Tout semble évident mais il n’en est rien, l’envie de simplifier sa création, la volonté d’être productif et l’estime de soi-même sont des freins à la rencontre de cette mission.
Cet itinéraire me fait penser à marcher sur un fil entre 2 rochers, trouver son équilibre de mission est primordial pour avancer en tant qu’artiste sincère. Il y a un élément que je mets au-dessus de tout en tant qu’artiste, honorer sans condition cette mission.
Lors d’un début de création, l’objectif de coller avec elle est fondamental. Ceci positionne l’artiste dans un rôle en fusion avec ce qu’il doit exprimer.
J’aime à dire que cela transporte l’artiste dans un espace d’union avec son art.
Cette jonction donne vie à un évènement, une symbiose artistique.
Quel bonheur d’atteindre cela.
Ce combat est éternel et sera une lutte pour ne pas copier, ne pas retracer les mêmes traits, ne pas reprendre les mêmes réflexes.
La toile en sort grandie par une identité forte. En prenant exemple sur la toile nommée « Illusion d’un idéal », celle-ci donne la sensation d’une liberté inconditionnelle.
La géométrie laisse place à un espace métaphysique dans lequel plane un mirage, la profondeur se dilue dans un fantasme d’idéal.
Pour finir, la réalité se montre au grand jour dans une lumière intense.
Revenir au moment présent est la mission de cette toile qui reste à découvrir grâce à ce lien.
Regard de l’artiste
Le regard, cet outil qui nous guide, nous montre le merveilleux et que l’on met de coté.
C’est aussi une focalisation qui amène à la réflexion, au discernement voire à l’ignorance.
Il y a nombres d’interprétations, nombres de possibilités qui amènent à la fois pour l’artiste une beauté dans la création à la volonté d’une fin et ensuite pour le visiteur de l’œuvre une sensation de fusion intense ou de rejet. C’est le propre de l’art, le regard et son opinion ne se guident pas comme l’artiste le souhaite, ce qui en fait la beauté des œuvres.
Comment ce regard se pose sur l’œuvre ?
Je suis fasciné par la vitesse à laquelle notre œil interprète l’œuvre, à laquelle il parcourt la toile et détache les éléments qui le charment.
Se trouvant devant une toile de Soulages, le noir semble simple. En y regardant de plus près, dès que la lumière vient percuter la toile, le noir change d’apparence et le regard devient étincelant.
Cette faculté devant la toile de percevoir ce qui semble imperceptible, de se rapprocher de ses sensations, de son ressenti et non d’être en accord avec ce que diffuse l’artiste positionne cette vision au centre de l’expérience.
L’idée de peindre des toiles me donne envie de regarder ceux qui regardent, de sentir leur approche. C’est là que le contact avec le visiteur est précieux.
Ces moments sont recherchés par l’artiste, partager sa méthode, demander un retour, parler des collaborations.
Comment tomber dans la facilité ?
A ce moment, un choix implacable se révèle. Garder son indépendance artistique ou répondre à une demande qui contraint.
Être confronté à cela rend l’acte artistique plus profond, j’aime à dire que cela galvanise la création si le choix se dirige vers la première idée bien sur.
La passion est plus forte que tout ce qui l’entrave. C’est une joie intense de réaliser cela et de peindre avec cet esprit détaché de l’emprise d’un résultat.
Il y a une libération, un abandon qui porte l’origine de l’œuvre. Le pinceau réagit avec énergie à cette délivrance, ce qui en fait une toile pleine d’enthousiasme.
Parcourir l’œuvre avec votre regard, avec votre ressenti, le partage de la perception de ce que je définis comme passion est à découvrir grâce à ce lien.
Des idées de voyage
Voici le voyage, celui qui amène à un mélange de découverte et de peur, celui qui ouvre à de nouvelles cultures, de nouvelles couleurs.
Dans cette aventure, les tribulations sont nombreuses, les erreurs sont fréquentes et le tout s’accompagnant d’émotions intenses.
Quand le parcours est évoqué, il me fait penser à tous ces images des rues multicolores de Rio, des temples ocres de Birmanie, de la terre rouge du centre de l’Australie. Tant de nuances qui ne demandent qu’à être posées sur la toile. Une énergie monte alimentant la pulsion de création, la tonalité est donnée, ce sera une toile teintée d’émoi.
Tout cette agitation qui mélange périple et pigment fait resurgir les mémoires cachées.
Quel est cette agitation devant ces souvenirs ?
La profondeur est une des réponses, elle se matérialise dans les couches présentes sur la toile, dans les successions d’étage de géométrie. Ceci donne un chemin pour se laisser aller dans ces mémoires et les découvrir telles qu’elles sont.
L’œil se prend au jeu et se lance dans un parcours plein d‘intensité, plein d’émotion.
Il peut y avoir une intense agitation à découvrir ce qui se cache en nous.
Découvrir dans cette exaltation. Laisser les angoisses, les peurs et le bouillonnement se faire afin d’accueillir les vibrations sur le corps passer.
Il y a une sensation que la destination n’est qu’illusion, le résultat n’est pas l’objectif, la découverte en sera plus belle.
Je sens dans cette aventure une libération qui délie les chaines passées.
La nuit en sera plus douce et la vie sera teintée d’une prise de conscience nouvelle.
Tout ceci est coloré d’une transgression forte, d’un rêve d’indépendance.
Cette impertinence est à vivre.
Retrouver cette intensité, cette vibration dans l’œuvre qui à regarder avec ce lien…
L’équilibre à trouver
Une voix royale pousse à se découvrir, à se conformer, à se limiter pour répondre à un besoin. Il y a dans cette attitude une déviance qui dérange la création et son expression.
Se découvrir donne l’urgence que l’artiste n’est pas lu et qu’il doit avancer dans cette quête.
Se conformer impose un espace de création limité, une zone à ne pas dépasser sous peine de ne pas être comme les autres.
Se limiter freine le geste, l’élan, ce mouvement qui créé.
Dans ce champ de contraintes, l’artiste navigue à vue et pousse des portes sans intérêt en recherche de son art.
Comment trouver l’inspiration comme un enjeu de survie majeur ?
L’art a ce que le modèle social n’a pas, c’est que les règles bougent d’une seconde à une autre, il est sensible à la moindre mouvance, le moindre changement.
C’est dans cet utilité de l’art ou sa nécessité qu’il n’y a rien à attendre du résultat, ainsi les limites sont des obstacles à laisser l’intention se dévoiler.
Même dans la création d’une peinture, les changements sont nombreux, imaginer une ambiance, prendre acte d’un trait ou même repositionner le tableau pour lui apporter plus de caractère.
Tout ceci amène à une logique de création, ne rien attendre et laisser le tableau se faire.
J’aime beaucoup ce type de lâcher-prise où tout se passe sur le moment. L’idée de construire une œuvre pensée ne me plait pas. Je ne ferme pas la porte à ce type de création, pour l’instant, les toiles sont créées sans savoir rien du tout du résultat.
C’est un plaisir de voir l’œuvre se révéler, se construire, se dévoiler, une toile qui émerge.
Le jaune donne un élan fort pour lancer cette création, je lui trouve une chaleur et une ambition à rentrer dans cet espace métaphysique.
Laisser vous porter par ce chemin, transpercer cette oeuvre avec ce lien…
Une créativité enflammée
Un feu se déploie, se développe. Sa chaleur se diffuse et réchauffe. Sa couleur intense magnétise. C’est une vision sublime de la puissance du feu, de l’intensité, de la couleur.
Le feu hypnotise comme le jeu des flammes avec le bois, il y a une exploration, une intention à se faufiler à travers les espaces.
Le chemin de la vie me paraît similaire au parcours des flammes, je m’adapte, je me faufile, je crée, j’ai des doutes, je suis puissant.
Dans ce terrain de jeu, la créativité se dévoile et les idées naissent. La peinture permet de découvrir comment le doute influence la création, comment se dépasser pour exprimer son art. Cette idée de flamme traverse l’esprit et donne l’envie de créer autour de ce thème.
Avez-vous déjà été transpercé par une idée qui ne vous lâche pas ?
La ressentir fortement, la vivre pleinement, toujours encore cette idée de flamme, la toile rencontre cette couleur orange, elle diffuse sa chaleur sur l’ensemble des éléments.
Cette expérience donne à réfléchir sur l’impact d’une couleur sur nos émotions.
En regardant un feu, les couleurs sont multiples et intenses, le bleu bataille avec le violet sans que l’un ou l’autre gagne. C’est une danse, une valse.
Des mémoires remontent, dirigent le regard vers cette intensité et amènent le désir à toucher cette flamme. Il y a comme une envie de poser ces mémoires dans ce feu, les laisser se consumer. Elles remontent pour se faire déposer et libérer un poids.
La géométrie m’aide à déconstruire ces mémoires, les recouvrir de feu, de mouvement, de liberté.
J’aime à imaginer la peinture prendre une direction impulsée du désir de lancer l’œuvre sur la toile. Quel plaisir de s’inspirer d’une flamme et de créer autour, quel est ton regard sur cette inspiration ?
Je souhaite aussi évoquer le rapport qu’il y a entre l’urgence et la création. Les étapes de la vie donnent à réfléchir sur nous même, les mémoires s’installent et le moment devient urgent. La création surgit, brulante, éclatante. La toile reçoit cette fulgurance. Le doute est absent, la toile se construit, il n’y a plus de distance entre l’urgence et la création. La peinture offre une ouverture vers un espace métaphysique infini, elle nous donne, à chaque regard, une émotion, un instinct surgit.
Ce travail graphique sur la mémoire amène à s’interroger sur notre rapport aux détachements, comment se détacher de nos contraintes ?
Je vis ces moments d’intensité dans le refuge que constitue la toile et la créativité. Le travail qui en ressort est une réponse à ce questionnement, l’instinct et le désir sont au centre de cette œuvre, les peurs et les doutes sont dissous, la créativité s’enflamme.
Tous ses éléments se matérialisent, s’impriment sur la toile, découvrez le résultat de ce parcours grâce à ce lien...
Comment une découverte artistique peut bouleverser la création ?
Dans ce que j’ai pu découvrir cette semaine, je m’attarde sur une peinture pleine de mouvement et de profondeur. Une œuvre de Fabienne Verdier me donne à réfléchir sur ma position créative. Je peux me mettre dans une émotion proche de la sienne pour approfondir mon art et réfléchir à l’évolution que je souhaite y mettre.
Le dire est tellement simple alors qu’au moment de créer, je tourne autour de ma toile et j’hésite à me lancer. C’est un problème de vouloir ressembler, de s’inspirer, voir même de copier. Ça me coupe l’envie de créer, l’envie de donner le premier coup de pinceau. Je me pose pleins de questions, je me rends compte que je suis dans la réflexion, dans la peur de mal faire, dans la comparaison.
Le pas de côté est nécessaire, je fais retomber cet état d’inquiétude. J’ai lu dans un livre sur l’improvisation qu’il est bon de laisser parler ce qui doit parler, laisser parler la création folle et non guidée. Tout est prêt pour peindre. Je m’accorde avec moi-même pour laisser la réflexion de côté et lance mes pinceaux sur la toile.
Je me demande comment cet état de peur devant la comparaison vous impacte, avez-vous déjà eu ce style de réticence à faire un tableau ?
Ces actions montrent que le dépassement des émotions du moment me sont importantes et non négligeable pour créer. Je suis dans ces états parce que je relie ma création avec mon état du moment. Il y a ce moment où rien ne peut sortir et comme toute chose passe la fougue créative se déploie dans un flot sans fin. Tout est question de regard, détourner son regard de ce qui bloque ouvre le champ à plus grand et l’inspiration apparait.
J’aimerai partager avec vous sur ce sujet, comment lâcher ces moments de doute et de questionnement ?
Il y a une urgence à dépasser cet état. La création entre dans une dimension qui se détache du mental. Les tableaux se succèdent et la démarche personnelle s’expire au-delà de la comparaison.
Je me mets à décomposer mes tableaux en 3 actes, un acte pour poser le fond, un acte pour ajuster les couleurs et débuter la structure souhaitée ensuite un acte pour poser la géométrie, la profondeur. Ça donne une énergie et une envie de pousser mon art dans l’inconnu. Cet état est en phase avec ce que je souhaite créer, je me laisse transpercer par cette puissance. Je me rends compte que je traverse souvent ces moments de doute.
Vivre pleinement l’action de créativité est un de mes moments favoris.
Découvrez l’œuvre sortie de cet élan dans laquelle je partage mes peurs et mes limites en mouvement : lien vers l’œuvre …